« Cauldron and Cloth » ou la magie du tissage

S’il y a bien une chose que j’affectionne particulièrement dans l’univers textile des tisserandes de portage, c’est découvrir de nouvelles techniques dans lesquelles on sent tout l’amour, la patience et la passion pour cet art dans le tissu qui est réalisé. J’admire chaque détail, de la conception et de l’inspiration même de l’écharpe (d’après une photo ou une peinture) jusqu’au choix des fibres et du patron unique du tissage, etc. J’imagine que cela fait de moi une sorte de « geek » du portage, hein? 😉
Mais j’aime surtout quand les tisserandes partagent avec les porteurs/porteuses l’histoire derrière une écharpe ainsi que les défis qu’elles ont rencontrés, ou les apprentissages qu’elles ont faits en la réalisant. La compétition des tisserand-es organisée par le groupe Loom to Wrap sur Facebook (The Great Competition Of Weavers) est un rendez-vous annuel que je ne manquerais pour rien au monde. Il me donne justement l’occasion de voir les réalisations de ces passionnées du textile et de découvrir des talents cachés. Lors de la dernière édition, en janvier, j’ai ainsi pu connaitre le travail de trois tisserandes (Tarah, Mindy et Jasmine) qui travaillaient autrefois de leur côté, mais se sont maintenant mises à collaborer sous une même enseigne, « Cauldron and Cloth« . Chacune de leurs créations pour la compétition avait toutefois une identité bien à elle, qui a su me charmer et me conduire dans leur « chatter group ». Ce qui lie ces trois femmes (outre l’amour du portage et du tissage), c’est un goût prononcé pour le mysticisme et la spiritualité. Leurs écharpes sont souvent chargées de symboles païens, parfois même peints à la main sur les fils encore blancs avant qu’ils ne soient montés sur le métier à tisser. Leur approche m’intrigue depuis que je les ai découvertes. Je suis captivée par les histoires qui les habitent, les techniques qu’elles emploient et la communauté qu’elles ont bâtie autour d’elles.
Lorsque Mindy (autrefois connue comme la tisserande de Woodland Weaving) a offert d’envoyer l’une de ses dernières créations dans une tournée nord-américaine, pour la « tester », je me suis tout de suite portée volontaire! 🙂 C’est donc la première fois que j’essaie une écharpe de Cauldron and Cloth et c’est aussi la première fois que j’essaie une création filée à la main (« handspun »). Mais c’est quoi le filage à la main, me direz-vous? Et qu’est-ce que ça change ou apporte d’utiliser ce procédé? J’ai posé toutes ces questions à Mindy qui a eu la grande gentillesse de me l’expliquer. Alors, sans plus tarder, voici « Copper Patina » de Woodland Weaving (Mindy)/Cauldron and Cloth.
L’écharpe en bref:
  • « Copper Patina » de Cauldron and Cloth (USA)
  • Les couleurs (inspirées de la couleur de la patine du cuivre): mélange de bleu, vert, turquoise, corail, cuivre.
  • Elle est TOAK (« Two of a kind »), bref il n’existe que deux morceaux de Copper Patina, cette écharpe ainsi qu’un Ring sling (écharpe à anneaux).
  • Taille: 3.8m (soit une taille 4)
  • Tissage: « crackle »
  • Fibres: chaine en Georgia ringspun cotton peinte à la main et trame peinte à la main et filée à la main (handspun) en laine Targhee du Montana. À noter que la tisserande a mis 50h pour filer la laine!
  • Propriétés des fibres: la laine Targhee ainsi que le coton géorgien sont toutes deux des fibres très élastiques et avec du rebond.
  • Les avantages du filage à main (« handspun »): sa texture intéressante (qui lui donne plus d’accroche), ainsi que le fait que ce type de laine ne soit par exemple pas disponible sous une forme déjà filée commercialement et prête à être tissée. Le filage à la main permet ainsi d’avoir accès à des fibres uniques, impossibles à trouver autrement dans le commerce, pour les intégrer dans la création textile.
  • Épaisseur: moyenne, avec du « cush »/moelleux.
  • Mes impressions : Cette écharpe m’est arrivée neuve, « off the loom », étant la première de sa tournée nord américaine. Je trouve dès le premier toucher qu’elle a une belle texture, un peu « sèche » au départ, mais devient rapidement douce après quelques utilisations avec mon bisouillé. Cette écharpe est très molle et ULTRA moulante, avec un effet sparadrap. Une fois enveloppant votre enfant et vous-même, elle ne bouge PLUS et ne crée pas d’effet d’affaissement de l’enfant dans l’écharpe (ce que les porteuses anglo-saxonnes nomment le « sagging »). Ce qui est extrêmement surprenant, étant donné sa grande élasticité. En fait, je n’ai jamais essayé une écharpe comme celle-là.
  • Nouages testés avec un enfant de 20 mois: à l’avant (kangourou); et au dos (ruck simple; shepherds carry).
  • Le verdict: Elle est unique en tous points et elle est une « shortie » idéale pour envelopper votre un nouveau-né dans la douceur, et pour maintenir un bambin gigoteur et plus lourd. Dommage qu’elle soit unique en son genre et qu’à moins d’acheter ce modèle, il y a peu de chance d’en trouver un autre comme celui-ci (surtout avec les nouvelles régulations américaines super strictes qui limitent le choix des fibres pour les tisserandes aux USA).

Veuillez noter que les trois premières images ont été partagées par Mindy de Woodland Weaving/ Cauldron and Cloth qui en a la propriété 🙂 Le reste des images a été réalisé par À Hauteur de Bisous. Please note that the first 3 images were generously shared by Mindy at Cauldron and Cloth. The other images were taken by À hauteur de Bisous.

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L’inspiration

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La trame filée à la main28340489_1870970676249403_971908440_oDSC_0915DSC_0904DSC_0914img_0098.jpgIMG_0106

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